Positions de l’AMCPSY
La médecine est scientifique, en revanche l’acte médical ne l’est pas. En effet, si l’évolution de la médecine se fait de plus en plus vers une scientificité accrue et une complexité des techniques, l’acte médical ne peut se réduire pour autant à cette dimension. Le médecin se doit de répondre non seulement à la demande liée à la maladie mais au sujet malade.
L’adresse de cette souffrance à celui supposé y remédier met le médecin à une place pivot au niveau du colloque singulier et au centre d’une problématique de santé publique.
Le médecin généraliste, spécialiste, médecin de famille sont amenés à diagnostiquer et prendre en charge des pathologies qui vont de la grippe, des pathologies lourdes et rares au malaise existentiel. Ils assurent souvent toutes les demandes en première intention, la plainte leur est adressée en premier lieu. Il leur est demandé dans une double écoute scientifique et relationnelle de proposer une démarche diagnostique et thérapeutique et préventive qui doit se développer dans le temps.
Premier interlocuteur, médiateur du corps pour le patient lui-même, le médecin est aussi le médiateur du progrès scientifique et de ses espoirs pour ses patients.
Médecin de famille, il doit tenir compte du patient de son environnement et des répercussions d’une pathologie sur celui-ci et son entourage. Chaque médecin apprend dans sa pratique qu’une même maladie n’aura pas la même expression ni les mêmes retentissements suivant les dispositions personnelles et familiales du patient. C’est bien de la qualité de la relation médecin/malade que dépend l’acte médical et sa réussite. Il lui est demandé avant tout d’être présent, d’écouter, de voir parfois, de répondre, d’intervenir et d’être le garant de la thérapeutique proposée.
Sa formation de départ s’avère parfois insuffisante ou peu adaptée à prendre la mesure de sa place et des difficultés rencontrées dans l’exercice de sa pratique dès lors qu’il s’agit de traiter au-delà des maladies, des malades. On peut même dire que sa tâche tend aujourd’hui à se complexifier au regard des mutations auxquelles nous assistons : l’extension de la médicalisation souhaitée, revendiquée, voire exigée pour chaque âge de la vie, la technologisation imposée de la pratique, l’exigence sécuritaire alors même que son autorité ne cesse d’être entamée et son acte susceptible d’être passible de justice
Les protocoles constituent certes un code de bonne pratique qu’il ne s’agit pas de méconnaître ; mais ,la formation se situe , comme toute la pratique médicale en deçà et au-delà des protocoles qui pourraient tendre à réduire la pratique médicale à leur stricte observance. tenir compte d’une clinique au cas par cas qui constitue la richesse de l’exercice médical.
Les interventions de l’AMCPSY :
- Journées d’étude avec l’Ecole Rhône-Alpes d’Etudes
- « Médecine et Psychanalyse ; Incidences de la science sur le dialogue du médecin avec son malade et sur la relation à la psychanalyse » (30 janvier 1999) Publication de l’Ecole Rhône-Alpes d’études Freudiennes Freudiennes (Grenoble) sur
- « Mutation dans la pratique médicale » avec l’Ecole d’Etudes Freudiennes et Lacaniennes et l’Association de Formation et d’évaluation des médecins de famille de la région Rhône-Alpes (13 et 14 mars 2004) publication de l’Ecole Rhône-Alpes d’Etudes Freudiennes
- Dans le contexte de l’obligation de formation faite aux médecins par la loi du 4 mars 2002, l’AMCPSY a organisé dès les années 2000 des actions de formation adressées en particulier aux médecins généralistes et aux spécialistes. Ces formations n’étaient pas subventionnées par des laboratoires.
Les « Lundi de l’AMC PSY » : cycles de conférences sur les thèmes de « Périnatalité-enfance- adolescence » :
Ont été traités les sujets suivants :
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Les « Jeudi ou mercredi de l’AMC PSY » s’adressaient aux médecins généralistes et aux spécialistes. Ont été traités les sujets suivants :
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Dans le cadre des formations agrées par l’OGC , l’AMCPSY a par exemple traité sur plusieurs années:
- « les médecins généralistes face aux dépressions »,
- « le médecin généraliste face aux risques spécifiques de l’adolescence »,
- « les anorexies, les boulimies »
. CLINIQUE DE L’ADULTE
2-« Le malade schizophrène »
Thème repris bruyamment par l’actualité qu’il importe de considérer sereinement à partir de la sémiologie, la nosographie et les conduites thérapeutiques actualisées.
3-« Angoisse, anxiété, stress, état de panique, phobies »
L’angoisse est une manifestation, un affect qui saisit le sujet par la soudaineté et la brutalité de son irruption et le laisse dans un désarroi, dans une sidération à la fois psychique et corporelle.
Le médecin généraliste est à l’évidence appelé en première intention tant la symptomatologie somatique et l’appel au secours est au premier plan.
Par ailleurs, les glissements sémantiques actuels font disparaître le concept d’angoisse au profit d’énumérations factuelles qui donnent l’illusion de sciences alors même qu’ils introduisent à partir de catégories issues du langage courant ( anxiété, hyper-anxiété, panique, panique sociale, aujourd’hui anxiété sociale ) une con fusion qui ne peut que laisser le médecin dans le désarroi, la perplexité et l’isolement .Ces glissements visent à pousser le praticien à une prescription chimique unique alors même que la dimension du langage et de la parole complètement pétrifiée dans ce moment d’angoisse doit être réintroduite par la présence, l’assise et l’autorité symbolique du médecin dans l’ouverture d’une compréhension forcément apaisante. La prise en considération de cette dimension accompagne toute stratégie thérapeutique.
4-« clinique de la précarité »
Il semble que l’instabilité et la précarisation des emplois, les délocalisations, la dérégulation des repères temporo-spatiaux imposée par une société néo libérale, l’immigration, la perte des valeurs symboliques tout autant, ne cessent d’engendrer et de multiplier des pathologies d’expression sociale. Il s’avère que l’on peut établir un parallélisme entre le délitement du lien social et la détérioration de la vie somatique et psychique actuellement appelée « souffrance psychique ».
La clinique de la précarité, c’est-à-dire la prise en considération de la complexité des situations multiples de précarisation des personnes dans laquelle s’interpénètrent médical, psychiatrique et social, ne peut s’établir sans prendre la mesure de ce constat.
Les dépressions, certaines décompensations psychotiques, les toxicomanies, l’alcoolisme en particulier interrogent autant dans leur spécificité propre que dans leur articulation propre le lien entre souffrance individuelle et fait social.
Cette formation se propose d’aider les médecins de plus en plus confrontés à cette nouvelle clinique :
- à se repérer dans la sémiologie de l’exclusion , à connaître les syndromes de désocialisation, à repérer les moments « de bascule ».
- à repérer les pathologies mentales et leurs conséquences sociales dans les tableaux de précarité.
- à repérer l’impact de la consommation d’alcool et de drogues chez les personnes en difficulté sociale.
. CLINIQUE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
1-« Les troubles du comportement ».
Le généraliste a besoin d’outils de pensée pour savoir comment aborder des manifestations mal repérées dans la nosographie classique et qui l’embarrassent parce qu’il est alternativement sollicité par les parents, par les enfants ou par les institutions. Il est important de saisir au plus tôt ce que tentent d’exprimer les enfants et leurs proches, avant que ces manifestations ne prennent une tournure explosive, entre l’hyperactivité de l’enfant, sa turbulence occasionnelle, les comportements de délinquance ordinaire et les passages à l’acte à risques.
2-« Les troubles des apprentissages ».
Le généraliste est souvent aux premières loges des difficultés d’apprentissages des enfants, entre les difficultés de la maitrise sphinctérienne de la petite enfance et la confrontation aux disciplines scolaires. Les questions d’autorité sont dépendantes des difficultés de maturité de l’enfant, des difficultés relationnelles intrafamiliales, des conditions sociales de la famille, voire des facteurs culturels associés. L’évaluation de ces différents facteurs est importante à faire dans les troubles de la lecture et de l’écriture, les échecs scolaires à répétitions, les phobies scolaires, l’absentéisme scolaire ou au contraire avec les enfants caractérisés de « surdoués ».
3-« Les enfants adoptés ».
Le généraliste est souvent démuni devant les démarches de plus en plus fréquentes de parents souhaitant s’engager dans une demande d’adoption, pour les aider à apprécier la pertinence d’une telle demande dans la prise en compte d’une stérilité du couple ou dans le fil d’échec de procréations in vitro.
Il est aussi de plus en plus souvent embarrassé pour saisir la spécificité des demandes d’aides d’enfants et d’adolescents adoptés et de leurs parents qui rencontrent des crises à l’occasions de moments de franchissements, dans l’insistance de certaines maladies infantiles, lors de la scolarisation, dans des moments de séparations comme des séjours de vacances, dans des affrontements autour des apprentissages ou à l’adolescence et à l’éveil de la puberté.
4-« Les dépressions de l’enfant et de l’adolescent ».
La dépression de l’enfant et de l’adolescent surprend l’entourage puisque c’est l’exubérance qui est attendue à cet âge de la vie. La dépression est à rapporter au défaut d’élan de l’enfant ou de l’adolescent, privé de l’appui symbolique de l’entourage pour aller de l’avant. L’articulation à des deuils pathologiques de l’enfant ou de son entourage est délicate à chercher. Son approche demande beaucoup de doigté et des repères nosographiques pour apprécier l’enjeu des manifestations dépressives. La question d’un traitement médicamenteux mérite d’être rapportée à ces préalables.
5-« Les troubles du sommeil de l’enfant et de l’adolescent ».