Texte de Louis Sciara paru dans La Revue Lacanienne, n° 25, septembre 2024.
Quelques références aux avancées de Jacques Lacan sont indispensables pour éclairer le choix de ce titre.
Pour l’analyste, qu’en est-il de cette « mission » de « contrer le Réel » ?
En 1974, dans La Troisième[1], Lacan met l’accent sur la disparité des positions de l’analyste (en place de sujet supposé savoir) et de l’analysant (celui qui énonce en s’adressant au sujet supposé savoir, lui dévoilant son symptôme et le Réel dans lequel il se débat), véritable moteur du dispositif du transfert. Il précise : « un psychanalyste sait que la pensée est aberrante de nature, ce qui ne l’empêche pas d’être responsable d’un discours qui soude l’analysant », non pas à l’analyste, mais « au couple analysant-analyste ». Poursuivant sa réflexion, il ajoute cette phrase qui m’a saisi et qui sera l’objet principal de mon élaboration : « Le piquant de tout ça, c’est que ce soit le Réel dont dépende l’analyste dans les années qui viennent, et pas le contraire. C’est pas du tout de l’analyste que dépend l’avènement du Réel. L’analyste, lui, a pour mission de le contrer. Malgré tout, le Réel pourrait bien prendre le mors aux dents, surtout depuis qu’il a l’appui du discours scientifique ».
[1] J. Lacan, La Troisième, Conférence de Jacques Lacan du 01/11/1974. Document de travail dont les sources principales sont sur le site de Patrick Valas et sur celui de l’E.L.P.
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